Angoulême : une Cleanwalk pour rendre la ville plus propre

Publié : 16 mars 2021 à 5h00 par Fabienne Lacroix

Allier l'utile à l'agréable : c’est le concept des « Cleanwalk », ces marches organisées un peu partout en France pour ramasser les déchets en centre-ville. Celle d’Angoulême aura lieu le 21 mars.

ALOUETTE
Crédit : pexels.com

Rendez-vous dimanche place Beaulieu à Angoulême pour la quatrième édition de la Cleanwalk, une marche pour ramasser des déchets. Entretien avec Florian Schwarz, à l’origine de ce rendez-vous.

Quel est le concept d’une Cleanwalk ?

C’est un ramassage de déchets citoyen. L’idée est de passer un bon moment tous ensemble et de rendre l’utile à l’agréable. L’équipe de cleanwalkers sera là pour vous équiper, la seule chose qu’on demande aux participants, c’est de venir avec, si vous en avez, des gants de jardinage. On fournit tout ce qui est pinces, sacs, etc. et un parcours pour aller ramasser les déchets dans la ville. On va notamment s’occuper du Jardin Vert en partant de la place Beaulieu. C’est ouvert à tout le monde, en revanche, il y a des restrictions par rapport à la pandémie, la préfecture nous demande des consignes un peu particulières par rapport aux précédentes opérations, on doit faire des groupes de six personnes et faire des départs différés. C’est pour ça que j’ai créé un lien d’inscription, pour pouvoir ensuite envoyer à tout le monde les petites règles, le déroulé de l’opération et une heure pour éviter d’avoir tout le monde en même temps, et puis pour commencer aussi à former des groupes.

Comment avez-vous défini les parcours ?

On a fait un petit peu de repérage et on a défini une zone. Ce qu’on va faire, c’est qu’on va donner des zones de nettoyage et puis une heure de retour. On va mettre en place également un petit défi pour aussi s’amuser en même temps, c’est-à-dire qu’à la fin, on va peser les déchets de chaque groupe, prendre une photo, et puis annoncer dans la semaine le groupe gagnant qui aura atteint le meilleur résultat.

Quels sont les déchets qu’on retrouve principalement en centre-ville ?

Le champion en centre-ville, c’est le mégot. On a fait une opération en septembre dernier, en une heure et demie, on a ramassé 9 000 mégots dans le centre-ville d’Angoulême. La deuxième star, c’est la canette alu et la bouteille de bière en verre. Lors d’une opération récemment, en moins de deux heures, on a ramassé 180 cannettes alu sur une petite zone. La nouveauté, ce sont les masques. On commence à retrouver énormément de masques un peu partout. On organise des ramassages mais le but c’est de faire prendre conscience aux gens de la problématique des déchets. Aujourd’hui, on ne peut plus jeter quelque chose dans la rue quand on n’en a plus besoin. Ces déchets vont se retrouver dans nos océans. Il y a déjà plusieurs milliards de masques qui ont atteint nos océans alors que ce déchet est nouveau et à moins d’un an. Chaque geste compte ! Le but ultime de nos mouvements, c’est de rendre nos villes propres sans déchets. Aujourd’hui, je pense qu’on a banalisé le fait d’avoir des déchets dans nos rues, on ne s’en rend même plus compte. On demande à nos participants leur ressenti quelques jours après l’opération, et la plupart du temps, ils nous disent qu’ils remarquent maintenant qu’il y a des déchets un peu partout, ils en ont pris conscience et c’est vraiment ça qui nous tient à cœur, au-delà de ramasser.

Les enfants sont-ils plus sensibilisés au ramassage des déchets que certains parents ?

Oui, j’ai d’ailleurs un très bel exemple d’une petite Louise, 3 ans, qui, après avoir participé avec ses parents au défi « Nettoie ton km » en bas de chez elle pendant le confinement, leur dit « il faut qu’on y retourne » à chaque fois qu’elle voit des déchets dans la rue. C’est quelque chose d’extrêmement gratifiant de savoir qu’on a touché quelqu’un qui va transmettre ça. On est soutenu par la mairie d’Angoulême, on est dans les réflexions avec eux sur des plans de réduction de déchets et notamment pour des interventions dans les écoles. On a des idées et on développe des ateliers pensés pour que les enfants puissent ramener des choses utiles à leurs parents pour pouvoir les sensibiliser à leur tour. Aujourd’hui, l’urgence est là ! On voit bien qu’il y a des déchets absolument partout, sur toutes les plages du monde, etc. On ne peut pas reposer ce défi essentiellement sur nos enfants en se disant qu’on va éduquer la nouvelle génération et que tout ira bien. Je pense qu’aujourd’hui il faut vraiment éduquer tout le monde et qu’il faut trouver des solutions. Il y a tout ce qu’il faut pour traiter et pour valoriser nos déchets aujourd’hui, à nous de s’en emparer.

(Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac)