Le propriétaire de "La Fontaine aux bretons" devant le tribunal de Saint-Nazaire ce mardi
Publié : 22 juin 2021 à 5h00 par Alexandrine DOUET
Près de 2 ans après l’intoxication d’une petite fille au sein de l'auberge à Pornic, Alexandre Gérard se retrouve devant la justice.
Chef d’entreprise nantais à la tête du groupe Inov-on, Alexandre Gérard avait racheté l’emblématique restaurant gastronomique début 2019. Il va être jugé pour blessures involontaires ayant entraîné une ITT de plus de 3 mois avec circonstances aggravantes par la violation délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence (négligence sur la formation risque, hygiène et sécurité du personnel).
Le procès initialement prévu en janvier dernier avait été reporté à la demande du parquet de Saint-Nazaire, le temps de réunir l’ensemble des pièces du dossier, concernant notamment deux salariés mis en cause dans cette affaire. Ces derniers avaient été licenciés après le drame.
Une quinzaine d’opérations
La vie de la famille Kob originaire de région parisienne a basculé le 1er août 2019.
Ce jour-là, la petite Elisabeth, 22 mois alors en vacances avec ses parents et sa grande soeur avait été brûlée à la bouche et à l’oesophage après avoir bu quelques gorgées d’un liquide que tout le monde pensait être un jus de raisin. Il s’agissait en réalité d’un détergent composé de soude caustique, produit destiné à la machine à laver les verres que le restaurant venait d’installer dans ses cuisines.
L’enfant dans un état critique durant 24 heures avait alors été transportée en urgence au CHU de Nantes où elle avait été placée dans un coma artificiel, avant d’être transférée vers l’hôpital Necker à Paris. Contrainte de s’alimenter via une sonde, la fillette a subi une quinzaine d'interventions chirurgicales dont une greffe l'été dernier qui doit lui permettre de se nourrir de nouveau normalement après une longue rééducation.
Depuis les faits, les personnes fautives ont été licenciées. Quant au détergent à l’origine de la grave intoxication, il a été changé pour ne plus être confondu avec des jus de fruits maison. Alexandre Gérard lui-même a témoigné auprès du syndicat professionnel GNI (Groupement nation des indépendants hôtellerie et restauration) afin d'éviter qu'un tel accident ne se reproduise dans un autre établissement.
La justice va se pencher sur la chaîne de responsabilités. Alexandre Gérard encourt lui jusqu’à trois ans de prison.