Maine-et-Loire : Mulliez-Flory produit 50 000 masques par semaine

Publié : 11 mai 2020 à 15h03 par Arnaud Laurenti

L'entreprise spécialisée dans le textile à destination des professionnels s'est pleinement mobilisée pour fabriquer masques et surblouses. La société envisage de multiplier par 4 sa production hebdomadaire de masques.

ALOUETTE
Crédit : Facebook | Mulliez-Flory

L'entreprise de Longeron, dans le Maine-et-Loire, a été approchée fin février par la Direction Générale des Entreprises afin d'étudier la possibilité de fabriquer des masques en tissu. La société, qui disposait déjà d'un modèle, a planché sur la question avant de faire certifier les performances de filtration de ses masques auprès de la Direction Générale de l'Armement (DGA).

Une production entièrement redirigée

"C'était un phénomène de ciseaux", explique de manière imagée Jacques Gindre, le PDG du groupe Mulliez-Flory. "D'un côté, c'était le confinement, plus personne ne devait travailler ; de l'autre, on avait besoin d'importantes capacités de production et de personnel pour gérer les demandes et les commandes qui étaient complètement folles".

Le patron de l'entreprise explique avoir été très discret sur la production de masques afin d'éviter d'être harcelé de demandes. "À un moment j'ai dit on arrête de gérer les demandes (...), c'était fin mars je crois. En demandes enregistrées, on était je crois autour de 10 ou 15 millions". La société s'est recentrée sur les commandes fermes : entre 5 et 6 millions à ce jour, selon le PDG de l'entreprise.

"Nous nous sommes aussi heurtés à un problème de confinement de nos usines en Tunisie (...) donc il a fallu faire avec les moyens du bord, rappeler du personnel en retraite, on a fait appel à Pôle Emploi, on a trouvé des sous-traitants de fortune qui se sont portés volontaires pour faire des masques...", énumère Jacques Gindre. La réouverture des usines prochainement pourrait permettre à l'entreprise de multiplier sa capacité de production par 4.

Actuellement, 140 personnes (sous-traitants inclus) sont dédiées à la production de masques en tissu en France, contre une vingtaine en temps normal dédiées plutôt aux prototypes.

Un tassement à venir ?

"Pour moi, ça va s'arrêter parce que les choses vont rentrer dans l'ordre", explique Jacques Gindre. "Je pense que le masque à usage unique va reprendre sa place, en termes de prix et de capacité de production industrielle". Toutefois, le chef d'entreprise pense que le masque textile "va prendre une place" dans le paysage professionel et social Français, citant les exemples des pays d'Asie où l'usage de ce dernier est beaucoup plus généralisé dans les moeurs.