Phoques décapités : le jugement rendu ce jeudi à l'encontre de deux pêcheurs

26 novembre 2020 à 5h02 par Marie PIRIOU

Le 12 octobre dernier, le parquet de Quimper avait requis 5.000 euros d’amende à l’encontre de deux marins-pêcheurs de Concarneau dans l’affaire des phoques retrouvés décapités à Trégunc et Concarneau.

ALOUETTE
Crédit : Archives

Début 2019, une tête de phoque gris avait été retrouvée, tranchée et attachée à un cordage, à l’entrée du port de Concarneau. Le corps de l’animal avait été découvert quelques semaines plus tard. Puis un second phoque, toujours sans tête, avait été retrouvé sur une plage de Trégunc.

Un appel à témoins avait été lancé. L’association Sea Shepherd avait même promis une récompense de 10.000 euros pour toute information permettant d’identifier les auteurs des faits.

"J'ai voulu garder un souvenir"

Finalement un patron pêcheur et un marin avaient été interpellés en mai 2019. Ils auraient pêché accidentellement plusieurs phoques et le marin, âgé de 37 ans, a reconnu en avoir décapité deux. Il a conservé les têtes pour les naturaliser, autrement dit pour les empailler. "Je suis désolé, je regrette. Je ne savais pas, à l'époque, que les phoques étaient des espèces protégées. J'ai voulu garder un souvenir", avait-il expliqué lors du procès le 12 octobre dernier. Il est poursuivi pour destruction, détention, transport et naturalisation d'une espèce protégée. Le capitaine du bateau est lui jugé pour non-déclaration de pêches accidentelles et complicité de destruction et de transport d'espèces protégées. Contrairement à ce qu’avait précisé le marin, il nie toute participation et il avait expliqué ne pas être au courant que les pêches accidentelles doivent être déclarées.

Une dizaine d'associations de protection des animaux parties civiles

Le parquet a requis à leur encontre des amendes de 5.000 euros chacun, ne prenant pas en compte la destruction car selon lui, les phoques avaient été remontés morts à bord du bateau. Des réquisitions "extrêmement faibles" selon l’avocat de l’ONG Sea Sheperd. "Tant qu'on minimisera la gravité de ce genre de faits on n'avancera pas", avait-il estimé. Une dizaine d'associations de protection des animaux étaient parties civiles dans ce procès.