"Le projet est cuit" : en Vendée, le surf park fait des vagues

Publié : 8 novembre 2025 à 16h18 par
Laura Vergne - Journaliste reporter

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Ce dimanche 9 novembre à 10h30, l'association "AC de Vagues" appelle à un rassemblement citoyen sur la place du Payré, à Talmont-Saint-Hilaire. Les habitants veulent dire stop au projet de surf park, à 250 mètres seulement de la mer.

Manifestation du 28 septembre à Talmont-Saint-Hilaire
Manifestation du 28 septembre à Talmont-Saint-Hilaire
Crédit : Facebook du collectif AC de Vagues

"Un surf park... à 250 mètres de l'océan". C'est un projet qui interroge jusque dans les fondations. Deux bassins artificiels, une fosse de plongée de 40 mètres, un parking sur deux niveaux et des boutiques de glisse… Le tout à seulement 250 mètres de l’Atlantique. Porté par la famille Laurent, déjà à la tête de l’aquarium de la commune, le futur surf park de Talmont-Saint-Hilaire promet vagues et sensations fortes. Mais pour beaucoup, il symbolise surtout une aberration écologique.

 

"Pour moi, le projet est cuit"

L’avis est tranché. Pierrot Pantel, écologue, inspecteur de l’environnement pendant 15 ans, ne tourne pas autour du pot : "En toute honnêteté, pour moi, le projet est cuit. Sauf à le modifier en profondeur, il ne peut pas se faire." Selon lui, les promoteurs ont négligé des études essentielles sur la présence d’espèces protégées. Des naturalistes indépendants ont relevé sur le site des amphibiens et oiseaux rares, dont les habitats seraient directement menacés par les travaux. "Détruire l’habitat d’une espèce protégée, c’est un délit puni par trois ans de prison et 150 000 euros d’amende", rappelle-t-il avec sa casquette de juriste.

 

"On ne demande pas la lune, on demande la loi"

Pour le collectif "AC de Vagues", il ne s’agit pas de bloquer pour bloquer. "On ne demande pas la lune, on demande le respect de la loi", insiste Pierrot Pantel. Le collectif a adressé ses études au préfet et au porteur du projet, alertant sur les risques de destruction d’habitats naturels. Sans réaction, le dossier pourrait prendre une tournure pénale. "Si les travaux commencent sans autorisation, l’Office français de la biodiversité pourra dresser procès-verbal", précise-t-il.

 

"Ce dimanche, on marche pour la mer"

Face à l’urgence, la mobilisation s’organise. "On espère dépasser les 400 participants », confie David Moineau, membre d’"AC de Vagues". Le rendez-vous est fixé dimanche 9 novembre à 10 h 30, place du Payré. Le cortège parcourra les rues avant de rejoindre la mairie. Objectif : obtenir la suspension des travaux et la réalisation d’une étude d’impact environnemental complète. "Tant qu’on n’aura pas prouvé que ce projet peut exister sans détruire, on continuera de se battre", affirme le collectif.