Surf park en Vendée : l’État refuse une étude d’impact

Pourquoi aucune étude d’impact n’a été demandée pour le futur surf park de Talmont-Saint-Hilaire ? Selon Ouest-France, la réponse vient d’un examen "au cas par cas" mené par la Mission régionale de l’autorité environnementale. Elle a jugé qu’une étude d’impact "n’était pas requise", une position entérinée par un arrêté préfectoral daté du 27 août 2024.

La préfecture de Vendée confirme que les démarches administratives sont "légales et complètes". Le permis de construire, délivré en 2024, a même été ajusté via un permis modificatif accordé début octobre. Sur le papier, le projet reste ambitieux : deux bassins extérieurs alimentés en eau de mer, capables de générer 300 à 400 vagues par heure, à seulement 250 mètres de l’océan.

"Le projet est cuit", estime un écologue

Le collectif AC de Vagues dénonce l’abattage d’une centaine d’arbres, la destruction de 300 mètres de haies, et la présence d’espèces protégées dont les habitats seraient menacés.Déjà, dans un précédent entretien, Pierrot Pantel, écologue et juriste en droit de l’environnement, ne mâchait pas ses mots :

"En toute honnêteté, pour moi, le projet est cuit. Sauf à le modifier en profondeur, il ne peut pas se faire."

Il pointait une étude menée par le porteur du projet  "pas sérieuse", se contentant selon lui de constater la présence d’espèces animales sans réelle analyse. Parmi elles, le bruant des roseaux, menacé d’extinction. Pour le collectif, la demande est simple :  "On ne demande pas la lune, on demande le respect de la loi," avait confié à Alouette un opposant au projet la semaine dernière.  Il réclame une véritable étude d’impact, accompagnée d’un inventaire complet de la faune. La préfecture de son côté rappelle à nos confrères de Ouest-France que le permis de construire est accordé. Une mise à jour du permis initial a été validé le mois dernier.

Une mobilisation qui s’amplifie

Dimanche 9 novembre, une nouvelle manifestation a réuni 700 personnes, selon le collectif AC de Vagues. Les opposants appellent à la suspension du projet tant que les garanties écologiques ne seront pas démontrées. Déjà, lors d’un précédent rassemblement, David Moineau, membre d’AC de Vagues, résumait l’esprit du mouvement : "Tant qu’on n’aura pas prouvé que ce projet peut exister sans détruire, on continuera de se battre." Pour l'heure, le bras de fer continue. Les travaux du surf park à Talmont devraient débuter ce mois-ci.