Grandes marées : les pêcheurs à pied sont de sortie

"Moi je ramasse des moules." Sur la réserve naturelle de la Belle Henriette en Vendée, bottes en caoutchouc et seaux blancs défilent dans les flaques laissées par la marée.
Patrick, venu de Bourges, dans le centre de la France, a déjà le seau bien rempli : "moi je ramasse des moules tout simplement, pour les manger."  Il fait 300 kilomètres deux fois par an pour pêcher en Vendée.

"On vient pendant les grandes marées. On s’oxygène, on se fait plaisir. En plus il fait beau, que demander de mieux ?"

                                                                                    Alouette DR

"Des huîtres sur des pieux abandonnés"

Un peu plus loin, Violet gratte les vieux pieux de bouchots. Dans son panier, les coquilles s’empilent. "Là, ce sont des huîtres," se réjouit-il.  Ces pieux sont les vestiges de concessions privées, laissées à l’abandon depuis 20 ou 30 ans, selon le pêcheur à pied. Ils portent encore, ici et là, des grappes d’huîtres sauvages.

"Il ne faut pas s’aventurer tout seul"

A quelques mètres, Danielle serre son piochon dans une main, son panier rempli d'huîtres dans l’autre. Le message est clair : "Il ne faut pas s’aventurer tout seul." Elle, est venue avec ses amis. L’un d’eux a déjà failli se noyer : "Je suis tombé dans la vase, jusqu’au genou," raconte l'homme encore sous l'émotion. Les habitués connaissent les repères. Mais rappellent : chaque année, des vies se perdent sur la côte Atlantique.

Le sauvetage miraculeux d’un pêcheur en mer sur la pointe de l’Aiguillon en septembre dernier, en est un exemple récent. Des moules, des huîtres, du soleil et des rires… La pêche à pied, est à savourer avec prudence, surtout lors des grandes marées.